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L’allaitement, ou quand tout ne va pas comme prévu

Quand j’étais enceinte de mon fils, je considérais qu’il était très important d’allaiter. C’est vrai, je ne vois que des avantages à l’allaitement maternel et je salue toutes celles qui ont choisi de nourrir leur enfant de cette façon. Mais je n’en fais pas partie.

J’aurais aimé allaiter Zavier, mais mon allaitement ne s’est vraiment pas passé comme je l’aurais voulu. Et même si dans les premiers mois je me sentais extrêmement coupable de ne pas allaiter mon fils, aujourd’hui je me sens en paix avec cette décision parce que je sais que c’était la chose à faire. Ce billet se veut simplement une petite tape dans le dos à toutes les mamans qui n’allaitent pas, que ce soit par choix personnel ou que ce soit à cause d’une situation semblable à la mienne. Ce n’est pas un échec; votre enfant, vous l’avez nourri et c’est ça qui est important au bout du compte.

L’allaitement a été très difficile pour nous, dès le départ, à l’hôpital. Zavier avait beaucoup de difficulté à bien prendre mon sein. Ça me causait, évidement, beaucoup de douleur! On a reçu l’aide d’une conseillère en allaitement – qui était un tantinet intense! Dans les heures suivant sa naissance, on a réalisé qu’il avait le frein de langue trop court. On lui a d’ailleurs coupé durant notre séjour, en espérant voir une amélioration sur la prise de sein. De plus, à l’hôpital, la conseillère en allaitement nous a suggéré d’utiliser une téterelle pour lui donner un petit coup de main. Bref, nous avons dû rester une nuit de plus à l’hôpital, pour aider avec l’allaitement (on aurait bien pu s’en passer, parce que bien franchement nous n’avons pas eu l’impression de recevoir plus d’aide de la part du personnel hospitalier).

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L’ajout de la téterelle a grandement aidé, mais j’éprouvais toujours beaucoup de difficultés. L’élément le plus alarmant a été sans aucun doute le fait que Zavier ne prenait pas bien son poids et qu’il ne suivait pas sa courbe de croissance. Nous avons rencontré des spécialistes en allaitement dans un centre hospitalier externe, nous avions un suivi serré avec le CLSC, nous nous présentions aux haltes allaitement de notre ville, etc. Moi, j’étais épuisée et on me mettait toujours de plus en plus de pression pour que :

  • Mon fils prenne du poids : ça m’inquiétait et me stressait énormément! J’avais l’impression de ne pas être à la hauteur de mon tout nouveau rôle de maman.
  • Pour que j’enlève la téterelle : car on DIABOLISAIT la téterelle! On me disait qu’il était impossible de faire un allaitement sur plusieurs mois avec la téterelle et que je devais la retirer le plus tôt possible… Seulement, la téterelle était pour mois la seule façon d’être capable de nourrir mon fils adéquatement, sans douleur.
  • Pour que je prenne moins de temps pour allaiter mon fils : Zavier avait tellement de difficulté à boire, que ça nous prenait un minimum d’une heure à une heure trente pour allaiter. Sur un cycle journalier d’un bébé qui boit aux 3 heures, moins une heure trente, moins le temps qu’on prend pour faire le rot, moins le temps qu’on prend pour changer la couche, moins le temps qu’on prend pour endormir bébé….ça nous laisse plus beaucoup de temps pour se reposer de son côté! Mais il aurait fallu que je fasse quoi ? Que j’empêche mon enfant de boire, car il devrait prendre un maximum de 15 minutes par sein pour terminer son boire ?

À un certain moment, il fallait même utiliser un dispositif d’aide à l’allaitement (DAL). Un DAL, c’est un mini tube « pluggé » sur une seringue remplie de lait maternisé, dont l’autre embout était caché dans la téterelle et Papa Grano devait tranquillement pousser le lait maternisé au travers du tube lorsque Zavier buvait. Il ne fallait pas qu’il tienne la seringue trop haute, trop basse, trop sur le côté, il ne fallait pas qu’il pèse trop fort, qu’il aille trop vite : je crois qu’il nous aurait fallu un doctorat pour savoir comment bien manier le DAL!!! Et le summun du summun : je devais me « scotché » un bout de ruban adhésif médical sur le tube ET sur la téterelle pour être bien certaine que le tout reste en place. À chaque boire, c’est à dire aux 2h. Je n’en pouvais juste plus.

Au moment où j’ai choisi d’arrêter l’allaitement, je me suis dit que je pourrais peut-être tenter le tire-allaitement. Mais je n’étais pas au bout de mes peines! Ma production de lait n’était pas énorme, alors j’ai commencé à prendre du dompéridone (pour stimuler la production du lait), je me pompais les seins 8 fois par jour (pour être capable de retirer 1 à 2 onces seulement à chaque fois!), nous avons même acheté un bidule en siliconne pour mettre dans l’entonnoir du tire-lait, pour aider mon sein à mieux épouser la forme de celui-ci et être plus confortable. Mais la douleur était toujours de plus en plus inconfortable; et c’est ainsi que nous avons découvert que je faisais du vasospasme.

C’est à ce moment, le coeur très gros que nous avons décidé, mon conjoint et moi, de cesser de nourrir notre fils avec mon lait, mais d’y aller plutôt avec un lait maternisé commercial. Je ne regrette pas ce choix car je sais que pour ma santé mentale c’était la chose à faire. Et toi, petite maman qui lit cet article, je te dis d’écouter ton coeur de petite maman et de suivre ton instinct. La façon de nourrir un nouveau-né ne devrait jamais concerner une autre personne que la maman, le papa et le bébé.

Une maman heureuse; un bébé heureux!

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Photo de couverture : par Jordan Whitt sur Unsplash